- CÉNOMANIEN
- CÉNOMANIENCÉNOMANIENEn 1847, d’Orbigny, constatant que son étage Turonien, défini en 1842, comporte deux niveaux distincts, décide d’appeler Cénomanien le niveau inférieur et de conserver le terme de Turonien pour la partie supérieure. Le terme Cénomanien rappelle le nom de la ville du Mans (Cenomanum ) près de laquelle l’auteur, bien qu’il n’y rattache pas de coupe précise, a défini l’étage, le jugeant mieux exprimé dans cette région.D’après la stricte définition de d’Orbigny, il faudrait en exclure le Vraconien, qui n’existe pas au Mans et fait donc partie de l’Albien, contrairement à ce que pensent certains auteurs qui le rangent dans le Cénomanien.Quant à la limite supérieure, elle est fort discutée, et varie suivant l’apparition du fossile sur lequel on se fonde: en général, l’apparition de Inoceramus labiatus est déterminante pour appeler turoniens les terrains qui la contiennent. En présence d’ammonites, on fait généralement débuter le Turonien avec l’apparition de Mammites nodosoïdes . Actuellement, sont dits cénomaniens les terrains compris entre la zone à Stoliczkaïa dispar de l’Albien et la zone à Mammites nodosoïdes.Le Cénomanien est largement répandu sur le territoire français. Il revêt différents faciès, parmi lesquels on peut citer:le faciès sableux à orbitolines type de l’étage, très riche en fossiles, que l’on peut trouver dans la région du Mans. Ici, on a de haut en bas: des marnes sableuses à huîtres, rhynchonelles, avec quelques rudistes; sable du Maine et du Perche à Acanthoceras rothomagnense , scaphites et turrilites; argiles et sables glauconieux à Schloenbachia varians et à Orbitolina concava ;le faciès de craie glauconieuse, que l’on trouve du côté de Rouen, par exemple;le faciès marneux profond de l’Aube et de l’Yonne (région de Saint-Florentin) ou marno-crayeux (vers le centre du Bassin parisien). On retrouve ce faciès dans le Bray et le Boulonnais;le faciès littoral, représenté en Ardenne, qui se compose de sable glauconieux et marneux, de poudingue glauconieux à Acanthoceras mantelli et Acanthoceras rothomagnense .En Aquitaine (Charente), le Cénomanien inférieur manque, le Cénomanien supérieur renferme des orbitolines et des échinides. Au sud-est, le faciès devient saumâtre ou lacustre. Au sud, les affleurements sont dispersés et présentent des faciès calcaires blancs à orbitolines, rudistes, passant à des faciès flysch.Dans la chaîne des Pyrénées, le Cénomanien manque souvent et est formé dans le cas contraire de conglomérats, brêches, grès.⇒CÉNOMANIEN, subst. masc.GÉOL. Étage inférieur du crétacé supérieur, caractérisé par la transgression marine, et dont les dépôts s'étendent en France sur le Bassin parisien :• 1. ... de toute façon, à cause des différences de climat, l'« ostrea colomba », par exemple, qui vivait dans nos régions au cénomanien ne pouvait subsister dans les mers polaires.Ch. COMBALUZIER, Introd. à la géol., 1961, p. 104.— Emploi adj. Nodules cénomaniens :• 2. Des témoignages de remaniement sous-marin, éloquents au possible, sont fournis par les gisements de nodules cénomaniens du bassin de Paris.L. CAYEUX, Causes anc. et causes actuelles en géol., 1941, p. 27.Étymol. et Hist. 1852 géol. (A. D'ORBIGNY, Cours élémentaire de paléont. et de géol. stratigraphiques, Paris, Masson, p. 263). Formé sur le lat. Cenomanni désignant la capitale des Cénomans, Le Mans (Grégoire de Tours ds TLL Onomasticon, s.v., 316, 61) dont la région présente des couches sédimentaires typiques de cet étage géologique.cénomanien [senɔmanjɛ̃] n. m.ÉTYM. 1852, d'Orbigny; lat. Cenomanni « Le Mans », capitale des Cénomans.❖♦ Géol. Étage inférieur du crétacé supérieur.
Encyclopédie Universelle. 2012.